Vendredi 2 Juillet 2010

Émilie & Sam m'accueillent, ponctuels, à la gare de Caen[1]. Petit tour d'horizon de Caen et de Mondeville avant d'attendre Guislaine à Blainville. Les CKools et Dou arriveront plus tard dans la soirée, directement de Rouen après le boulot. En les attendant, on croque monsieur : mmmmm ! Super idée Émilie !

Extraits du programme que John aime[2] : et nous aussi d'ailleurs !

21h The XX : Album de l'année, celui de The XX. Le trio londonien a invité la crise et le chaos dans ses chansons, venues de nulle part mais arrivées droit au but : le coeur et les tripes. La renommée mondiale et les critiques dithyrambiques ont eu raison de l'anonymat de ce groupe né sous X. L'épure, la demi-teinte, la sensualité de ces deux voix qui se répondent sans se rencontrer, l'esthétisme minimaliste du trio ont conquis le monde. À à peine 20 ans chacun, The XX incarne le nouveau. Plus d'esbroufe, d'univers bigarré et de postures d'écoché vif, seule la musique compte faisant place à une émotion tout en retenue qui touche au coeur.

21h50 Luke : Ambassadeur du rock français depuis 10 ans, Luke sort ce printemps un 4è album surprenant, explorant d'autres paysages musicaux. "En débranchant les guitares et en se concentrant sur les textes, Thomas Boulard et ses copains de Luke signent un album de storytelling audacieux." Les Inrocks. Le quatuor qui a connu le succès avec des titres comme "La Sentinelle" ou "Soledad" revient avec sa flamme, son énergie tout en réinventant, en prenant la vie et la musique sous un autre angle. Enrichis d'un 5è comparse sur scène, nous devrions les retrouver fidèles à eux-mêmes : solides, électriques, chauffés à blanc pour entamer cette 2è décennie d'existence.

22h50 Iggy & The Stooges : Attention ! Mythe, icône, monstre sacré... Viscéralement sauvage, énergiquement fondateur... Les adjectifs et superlatifs se bousculent pour qualifier l'iguane et son band... Retour aux origines puisque le groupe se produira tel qu'en 1973, époque de l'incontournable "Raw Power" produit par Davis Bowie. James Williamson réintègre en effet la bande, 30 ans après son départ, pour relever Ron "No Fun" Asheton, mort début 2009. Alerte sur Beauregard ! Préparez-vous à ce déferlement reptilien d'adrénaline saturée, de rock animal chargé d'hormones et d'électricité...

00h50 Phoenix : Sacré par un prestigieux Grammy pour "Wolfgang Amadeux Phoenix", Phoenix a coiffé au poteau, en février dernier, Depeche Mode, Brian Eno et Yeah Yeah Yeahs... Les quatre versaillais dans le vent ont conquis le public et la critique outre-Atlantique, ils rejoignent ainsi dans cette catégorie les Whites Stripes, Coldplay ou Radiohead... Avec ses morceaux joués au plus près de l'os mais épatants de groove, le groupe parvient à incarner une présence pop toute particulière. Les 10 titres denses d'un bout à l'autre, enregistrés à l'ancienne ont été couronnés par un disque d'or en France. Phoenix, roi passioné et passionnant de la planète indie pop !

Samedi 3 juillet 2010

On se lève vers midi. Émilie est allée chercher le pain et les viennoiseries à la boulangerie. Quel ange ! Il fait beau et déjà chaud. Je vais pouvoir laisser mes bottes là où elles sont, dans le coffre de la voiture... Vive les tongs !

16h Sortie sur Caen, le château de Guillaume Le Conquérant, les rues piétonnes... On rencontre Bérangère avec sa mère, sa grand-mère et son petit bébé : la dernière fois, on avait fait sa connaissance chez Émilie & François et elle était enceinte, presque à terme. Son mari Arnaud sera aussi au festival ce soir : on se tient au courant !

19h30 The Editors : Fleuron de la nouvelle scène new wave aux côtés d'Interpol, dignes héritiers de Joy Division ou Echo & The Bunnymen, les anglais d'Editors ont développé sur leurs deux premiers albums un rock à guitares tendu et froid, marqué par la voix caverneuse de Tom Smith. Avec un 3è opus "In this light and on this evening" sorti en octobre dernier, The Editors a marqué un virage cold wave. La beauté ténébreuse de ce disque fait autant plus briller les instants d'amour et d'espoirs qui pointent ici et là. Le noir scintille alors de mille feux. Une esthétique de l'urgence accompagnée d'une amplitude épique, sublimées par le live pour des concerts assurément très rock.

21h15 On broie un peu du noir sur Saez : Le succès fut immédiat pour Saez qui, dès le single "Jeune et con", devint la figure de proue de la jeunesse désabusée du début du XXIè siècle. Jamais prévisible ni politiquement correct, Damien Saez, écorché vif, revient avec un nouvel album sorti le 29 mars 2010 au titre plus qu'évocateur "J'accuse". La référence à Zola semble évidente lorsqu'on connaît l'engagement de l'artiste et son franc-parler.

22h15 Dîner sur Brigitte Fontaine : Pasta pour Dou & moi, Pizza hut pour Émilie Simon et Sam, sandwich-frites pour Émilie Camelin, Guislaine et François (c'est long d'attendre des frites...). On découvre la tente du Crédit Agricole "Ca Me Plaît" : chanson en play-back avec perruques et autres accessoires devant caméra et appareils photos... Attention : diffusion sur internet ! Drôle mais on passe notre tour ! On récupère tout de même des pins et des T-shirts.

23h15 Regain de peps sur Mika (on en avait besoin après Saez !) : Après un succès fulgurant en 2007 grâce au miraculeux "Life in cartoon motion" vendu à plus de 5 millions d'exemplaires, le raz-de-marée Mika récidive avec "The boy who knew too much" sorti en septembre dernier. Le chanteur à l'inimitable voix y repeint le monde en Technicolor, même si l'encre est parfois plus empoisonnée qu'il n'y paraît et prouve qu'il est, certes un ovni, mais sûrement pas une étoile filante. Sur scène, son exubérance et son énergie débordante en font un performer qui ose tout, qui donne tout dans un spectacle total. Alors, rendez-vous à Beauregard où l'as de la pop déroulera pour nous son extravagant arc-en-ciel.

00h45 Churros sur Le Peuple de l'Herbe : Précurseurs dans l’art de mêler les styles et les influences, les lyonnais du Peuple de l’Herbe présenteront à Beauregard leur 5è opus "Tilt", album dense, intense, métissé et inclassable, traversé d’allusions cinématographiques. Sacré disque donc, à l’image de ce gang de musiciens animés d’une flamme essentielle : celle de la passion et de la colère. Groupe de scène par excellence, plus vivant que jamais, toujours porté par la rage et l’énergie des premières heures, Le Peuple de l’Herbe fera re- tentir ses cuivres et ses rythmes puissants dans le parc du château d’inspiration baroque... Choc des cultures en perspective !

1h30 La Roux : Révélation et déjà superstar dans son pays et aux USA, La Roux affiche une esthétique unique et un son accrocheur et très catchy qui insufflent un sacré vent de fraîcheur et d’espièglerie à la scène électro-pop. S’inspirant de la synthpop et new wave des années 80 en les réinventant, le singulier duo britannique composé de la charismatique chanteuse Elly Jackson dont la flamboyante chevelure a inspiré le nom du groupe et du plus discret Ben Langmaid (producteur, programmeur) cumule les succès. The Guardian l’a même élu en janvier parmi les meilleurs nouveaux groupes de l’année 2009. Le phénomène est en marche... Hype, Hype, Hourra !

2h15 Adios sur Pop The Fish et une chanson présentée comme célèbre en Suisse, qui parle des vestiaires de la piscine municipale... : Adepte du D.I.Y ("Do It Yourself" ou "Fais-le toi-même avec tes petits doigts"), Pop The Fish fabrique, bricole, invente une micro pop-électronique sautillante teintée de new wave avec une guitare acoustique et toutes sortes de synthés étranges... Pas de Macintosh ni de logiciel compliqué, ici tout sort d’une drôle de petite boîte jaune, toujours là, à coté de Pop, qui saute partout (heu pop, pas la boîte jaune) sur des textes aussi colorés et fun qu’un poussin dans un mixeur. Le nouvel album de Pop The Fish "Paléolitiquement correct" a été produit et enregistré par Harold Weber dans un abri antinucléaire quelque part sous neuchâtel en Suisse...

Dimanche 4 Juillet 2010

Ca y est, it's over. nous aussi on a fini par afficher "Game over" à 4h du mat. Et quoi de mieux qu'un brunch ensoleillé pour suspendre le temps sur ce moment précieux entre amis, avant que la réalité ne vienne me rattraper en train[3]

Notes

[1] 12h10-13h57 Paris Saint-Lazare -> Caen = 15,60 € l'aller, tarif Escapades

[2] L'affiche du festival arbore un énorme coeur jaune pour "I love John"

[3] 14h58-16h45 Caen -> Paris Saint-Lazare